Le télétravail a été instauré pour la majorité des Français depuis le début du premier confinement, et tend à s’amplifier avec les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour tout le mois de novembre 2020 au moins. Les spécialistes de l’immobilier locatifs s’inquiètent, en particulier ceux dont les baux reposent sur des immeubles tertiaires.
Ces derniers sont en effet désertés, et même avec le déconfinement décrété vers la fin du premier semestre, tous les travailleurs n’ont pas rejoint les bureaux de manière régulière. Une baisse des loyers sera-t-elle alors prévue, compte tenu ce nouveau phénomène ?
Réorganiser l’environnement et l’espace de travail
Les travailleurs ne s’épanouissent que dans un environnement où ils se sentent en sécurité et si l’on veille à leur bien-être. C’est pourquoi, une nouvelle réorganisation des espaces s’impose afin de respecter la distanciation sociale, tandis que les règles de sécurité sanitaire seront adoptées.
Par ailleurs, certains employés ne sont réellement productifs qu’en présence de collaborateurs, tout en étant conditionnés par l’environnement dynamique des bureaux. Un isolement prolongé issu du confinement ne pourrait alors leur être bénéfique.
De même, certaines contraintes peuvent les empêcher de se concentrer en travaillant à domicile (pas assez d’espace pour aménager un bureau coupé des activités domestiques courantes pour la plupart).
Le travail d’équipe quant à lui nécessite généralement de tisser des relations de qualité avec les collaborateurs, relations qui ne peuvent se développer à distance et de manière virtuelle.
C’est pourquoi, la présence physique des employés dans un espace en commun est toujours nécessaire, afin de répondre à ces manquements que ne peuvent procurer le télétravail.
En revanche, les travailleurs indépendants tels que ceux spécialisés dans les professions libérales peuvent tout à fait exercer depuis chez eux, ce qui a d’ailleurs été le cas pour la plupart d’entre eux bien avant le déclenchement de la crise.
Une baisse des loyers possible, mais pas généralisée
Une baisse des loyers peut être enregistrée, mais elle ne sera pas généralisée. Même si le taux d’occupation des bureaux baissera à 75%, les loyers mensuels seront maintenus, de même que les baux qui s’étendent généralement sur le long terme.
Un agrandissement des locaux peut ainsi être envisagé afin de créer un espace de travail individuel adapté aux normes.
Notons aussi que les immeubles jouissant d’un emplacement de qualité sont toujours très prisés : localisation en centre-ville, dans un groupement d’immeubles de bureaux récents et répondant aux dernières normes environnementales, proximité avec toutes commodités, etc.
En conclusion, les immeubles tertiaires continueront à être exploités. En revanche, les propriétaires ne pourront pas encore songer à une éventuelle revalorisation des loyers, même si des travaux ont été engagés, sauf si ceux-ci sont de grande ampleur, nécessitant une complète restauration de l’immeuble.
Les SCPI de bureaux bien armées face au confinement
L’avantage avec les SCPI, c’est qu’elles gèrent un ensemble de parc et non quelques immeubles uniquement. Le principal atout est la diversification du patrimoine, aussi bien sur le plan sectoriel que géographique. Ainsi, les locataires n’endosseront pas les retombées de la crise avec la même intensité, en fonction de leur secteur d’activité. Les risques de baisse de loyers seront ainsi répartis et mutualisés. Pas de crainte donc en ce qui concerne les SCPI de bureaux qui continueront à distribuer des dividendes, bien que celles-ci puissent éventuellement être revus à la baisse, en fonction des loyers perçus.
Notons également que la plupart des SCPI tertiaires ont pour locataire les organisations, associations et les institutions publiques ou encore les filiales internationales. Celles-ci doivent assurer leur implantation sur le territoire et s’installent obligatoirement des immeubles de bureaux.